Pierre l'Ermite est l'un des chefs de la principale des
croisades populaires de 1096.
Biographie
Né au milieu du
XIe siècle,
Pierre d'Archères, dit
l'Ermite, probablement originaire d'
Amiens, avait vraisemblablement déjà parcouru ce que le
monde chrétien considérait comme la
Terre Sainte quand
Urbain II lança son appel à la
croisade le 27 novembre
1095 lors du
concile de Clermont. Le motif du
Pape était que les
Turcs qui avaient conquis
Jérusalem sur les
Arabes Abbassides en
1073, interdisaient désormais l'accès des Lieux saints aux pèlerins chrétiens.
Pierre l'Ermite fut l'un des prédicateurs populaires, ceux que l'historien Jacques Heers a appelé les « fous de Dieu ». Ceux-ci, associés à la diffusion de l'appel pontifical, drainaient de larges auditoires auxquels ils prêchaient la réforme des moeurs.
Les travaux historiques commencent à se développer sur les premières persécutions contre les Juifs lors des croisades « allemandes ». L'historien Jean Richard note :
- « Une récente étude de l'historien Jean Flori a mis à nouveau l'accent sur l'originalité de la croisade, telle qu'elle fut prêchée par ces prédicateurs, en ce qu'elle ne suivait pas uniquement les lignes tracées par Urbain II dans son discours de Clermont, notamment en introduisant dans leurs prêches une note antijuive qui allait se traduire par les exactions dont les juifs de Rhénanie et de la vallée du Danube ont été les principales victimes. »
En prêchant de Bourges à Cologne, l'éloquence de Pierre souleva l'enthousiasme de milliers de chrétiens (plus de 12 000 hommes) qui se mirent en marche en mai 1096 et atteignirent Constantinople dès la fin de juillet où le mouvement prit encore de l'ampleur.
S'étant avancé jusqu'à Nicomédie Pierre l'Ermite ne put y maintenir la discipline de sa troupe et devant les premiers revers, s'en retourna à Constantinople demander l'appui du Basileus, l'empereur Alexis Comnène. Entre temps, son armée fut massacrée par les Turcs au camp de Civitot et il attendit que des princes occidentaux lui vinssent en renfort avec leurs hommes en mai 1097.
Sa dernière apparition se fit sur le Mont des Oliviers le 8 juillet 1099 lorsqu'il harangua la foule de croisés avant la prise de Jérusalem. La ville fut prise le 15 juillet 1099, cependant on ne trouve plus de trace du personnage qui selon toute vraisemblance trouva la mort dans la bataille.
Une légende fait cependant réapparaître le personnage à Huy en 1100, il y fonda le Monastère de Neufmoustier, où il finit ses jours en 1115. Cette légende trouve son origine dans les écrits de Jacques de Vitry qui trouva commode pour convaincre les gens originaires de l'évêché de Liège du bien-fondé d'une participation à la croisade contre les Albigeois de manipuler un peu l'histoire et de faire naître quelques personnages héroïques issus du Pas-de-Calais en bord de Meuse ,.
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Annexes
Notes et références
Bibliographie
- Pierre l'Ermite et la première croisade, Jean Flori, docteur d'État ès lettres et sciences humaines. Editions Fayard (1999). (ISBN 2-213-60355-3)
- La Première Croisade. L'occident chrétien contre l'Islam, Jean Flori, Bruxelles, (éd. Complexe), 1997. (ISBN 2-87027-436-X)
- Histoire des croisades. Jean Richard. Fayard. 1996.
Voir aussi
Liens externes